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Entrevue

À la rencontre de madame Collette Robinson

Par Geneviève Deschênes

Vous savez, je suis curieuse et je me demandais, mais que font les bénévoles dont j’entends parler, mais que je ne vois pas ? Alors voici :
Geneviève : Donc plein feu sur Colette Robinson ou Colette…
Colette : Oui, « Colette… »
Geneviève : Qu’est-ce que vous faites en ce moment pendant la pandémie, le temps que vous passiez à « bénévoler » vous en faites quoi ?
Colette : Présentement je ne « bénévole » pas beaucoup parce que… la seule affaire c’est que je participe au… virtuel là… quand ils font des rencontres et que Nadia m’appelle pour participer, alors je participe.
Geneviève : Vous êtes dans quel groupe ?
Colette : C’est Rimouski.
Geneviève : Rimouski-Neigette OK…
Colette : Mais des fois il y a des gens de l’extérieur aussi, mais moi je suis à Rimouski.
Geneviève : Et comment allez-vous ?
Colette : Moi je vais bien ! Je vais très bien… Moi mon mari a une santé très très fragile. Alors on ne sort pas du tout, du tout, du tout…
Geneviève : Avez-vous développé des passe-temps ou des choses à faire que vous ne faisiez pas avant ?
Colette : Pas beaucoup, mais habituellement après Noël, je fais toujours des casse-têtes, alors je m’occupe à ça et j’ai quand même des livres de mots croisés, de sudoku… Je ne vais pas beaucoup sur internet moi. J’y vais juste pour recevoir des vidéos, parce que j’ai une petite-fille, et un petit-fils de quatorze ans. Mais je ne les ai pas vus depuis l’été passé et mon fils m’envoie des vidéos à peu près tous les deux jours. Mon fils m’envoie ça et me fait parler à la petite. Heureusement que j’ai ça parce que je trouverais ça très très pénible. Et son baptême n’a pas été fait encore et je ne sais pas si j’y serais… j’espère…
Geneviève : Vous qu’est-ce que vous faisiez comme bénévole à l'association ?
Colette : Je participais aux activités, s’il y a un déjeuner, je suis là. S’il y a des activités durant l’année, ils m’appellent et j’y vais. À Noël j’y vais. Les voyages à l’extérieur qu’il y a eu antérieurement durant l’été, j’étais là. Quand je pouvais, j’y allais tout le temps.
Geneviève : Vous devez avoir hâte de les revoir !
Colette : C’est sûr que j’ai hâte de les revoir. J’y pense parce que moi-même j’aimais ça y aller. Ça m’apportait autant qu’à eux. C’est des gens tellement attachants. Moi je n’ai jamais vu personne, je n’en ai pas connu en tout cas qui soit arrivés à la rencontre et qui parlaient de leur problème de vision. Juste voir comme ils sont contents quand ils nous voient, ben ils ne nous voient pas… (avec un joli petit rire).
À un moment donné, il y en a un qui dit « Hey ça fait longtemps que je ne t’ai pas vu! ». L’autre dit « Menteur, tu ne m’as jamais vu. (Un autre beau rire) … parce que ce n’est pas vrai que tu m’as vu… ». Ou même il y avait un monsieur qui m’approche, et lui il était toujours comme ça, il disait « C’est qui ça donc ? » et là je lui disais « C’est Colette ! », il répondait « Me semble que je ne te connais pas… approches donc un peu » et là il me faisait un bec sur la joue et disait « Ah ben là par exemple, là je te reconnais ! » (Gros rire ensemble). Moi j’ai du plaisir à faire ça, des fois je me dis que j’en retire peut-être plus qu’eux autres de faire ça, d’aller là. Quand j’arrive dans une rencontre, disons qu’il y a quelque chose qui ne va pas de mon côté, je reviens chez moi après la rencontre et mes batteries sont rechargées pour un bout !
Geneviève : Vous avez l’occasion de parler aux gens qui liront ou écouteront le journal. Qu’est-ce que vous auriez à leur dire ?
Colette : Que je les aime tous, que chacun a un petit quelque chose qui est spécial, qu’ils sont tous différents, mais qu’ils apportent tous quelque chose, que j’ai de la chance de les côtoyer et que pour moi, si ça leur fait du bien que j’aille les aider à pouvoir faire une activité agréable, ben moi j’en retire autant qu’eux. Je suis aussi contente qu’eux quand je sors des activités. Ils m’impressionnent, ayant perdu la vue ça leur donne quelque chose de plus… Ils n’ont pas tout perdu ! C’est comme si ça leur donne plus de chaleur, plus le goût d’aller vers les personnes… Moi je veux donner aux gens, ça me fait plaisir de les côtoyer. Je me sens bien avec eux, je les vois sourire, ils sont toujours heureux d’être là. Ils m’ont beaucoup donné de leçons. Je reviens chez moi avec quelque chose de plus à chaque fois. J’ai hâte de les voir, parce que je sais qu’ils attendent ça, ils attendent d’avoir une rencontre. Tu sais, il y en a beaucoup qui participent par téléphone et je me dis… Ils pourraient se dire « Haaaa, ça ne m’intéresse pas par téléphone… » Non, au contraire, ils sont là. Le bénévolat, c’est quelque chose que je ne quitterais pas, peut-être qu’un moment donné je serais obligée, mais pour le moment… non… je ne quitte pas. D’ailleurs je veux dire merci à Diane. Diane qui m’a invitée à embarquer dans cette belle aventure. Diane à un moment donné a appelé… parce que je la connaissais comment donc… Bien, elle enseignait, elle était à la même école que mon mari et elle m’a appelée et m’a demandé si je voulais faire du bénévolat… Si je voulais essayer ça…je ne savais pas trop… Je n’avais pas pensé à ça. Mais ça faisait quelques années que je pensais à faire quelque chose pour eux… Bien surtout pour les personnes âgées. Et moi je rêvais, depuis longtemps, d’aller faire la lecture aux personnes âgées et je me suis informée. Ils m’ont dit « Non, maintenant ça ne se fait plus. Ils ont des livres qu’ils peuvent écouter », alors c’est tombé… Je me suis donc demandé « Qu’est-ce que je ferais bien ? ». Et tous les jours, je me posais la question et me disais « Mon Dieu, je ne peux pas rester là à ne rien faire… » Et Diane m’a appelée et j’ai dit « Je vais essayer ça ! » Et je suis contente de cette belle aventure-là.
Geneviève : Diane c’est une bénévole elle aussi ?
Colette : Oui, depuis plus longtemps que moi… je ne sais pas trop combien ça fait d’années moi… Plus de dix ans je dirais… Alors c’est comme j’étais chez moi quand j’arrive à la réunion. C’est comme si je fais partie d’eux autres on dirait, je fais partie de la « gang ». Je sens qu’ils m’apprécient, en tout cas, moi je le pense. Je pense qu’ils apprécient ce que je fais…
Geneviève : Moi j’en suis certaine !
Colette : Ça fait que moi j’aime ça, j’aime ça.
Geneviève : Merci beaucoup, ça a été une belle entrevue… C’est très touchant, ça me donne encore plus hâte de vous rencontrer !