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Lire autrement

Par Huguette Vigneau

Qu’on soit un lecteur occasionnel ou un mordu de lecture, quand on perd la vue, même partiellement, on doit apprendre à lire autrement. Il y a plusieurs façons d’accéder à la lecture qu’on peut résumer en trois modes : le grossissement de caractères, l’écoute et le braille. Les gens utilisent le moyen qui leur convient le mieux selon leur résidu visuel et selon les tâches de lecture, mais aussi selon les habiletés qu’ils ont pu développer. Il faut savoir que des services de réadaptation permettent d’apprendre à utiliser des outils pour arriver à lire autrement. Voici un petit aperçu des moyens utilisés par les personnes qui ont une perte de vision.

Pour le grossissement, les loupes sont souvent utilisées pour repérer un mot, comme par exemple lire un nom sur une enveloppe ou pour lire les ingrédients d’une recette. Elles sont aussi utilisées pour lire une étiquette au magasin et pour décoder les innombrables boutons de nos appareils ménagers. Il existe des loupes de différentes forces et généralement, plus les loupes sont fortes, plus elles sont petites et ne permettent pas de voir beaucoup de mots à la fois. Toutefois, elles peuvent être très pratiques dans le quotidien selon le résidu visuel.
Le grossissement de caractères est aussi utilisé avec une « télévisionneuse ». Il s’agit d’un appareil qui a la grosseur d’une petite télévision et qui est muni d’une bonne caméra. Cet appareil permet de grossir davantage qu’une loupe et son écran permet de lire plusieurs pages, de regarder des photos et aussi d’écrire manuellement. Il existe différents modèles de télévisionneuse alors il est important d’être bien conseillé pour tenir compte de l’utilisation qu’on voudra en faire, mais aussi de notre vision et de notre capacité d’adaptation, cette dernière étant liée à notre santé globale.

Enfin, le grossissement de caractère est aussi utilisé avec l’informatique. Qu’on pense à l’ordinateur, à la tablette électronique ou au téléphone intelligent, des logiciels permettent de grossir les caractères et les images. La loupe de Windows et le grossissement d’Apple peuvent bien faire l’affaire pour un bout. Le logiciel Zoomtext pour sa part, est souvent privilégié par les utilisateurs d’ordinateur lorsque la perte de vision de précision s’accentue. ZoomText est muni aussi d’une synthèse vocale qui est grandement utilisée avec l’ordinateur.

Quant à l’écoute de livres sonore, elle est de plus en plus connue. Le Service québécois du livre adapté (SQLA) est un service de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ). Il permet d’emprunter des livres sonores gratuitement si on a une perte de vision. L’Institut National canadien des Aveugles offre aussi des livres sonores. Quant aux livres sonores qu’on peut trouver dans les librairies, ils sont encore très rares si on compare aux livres papier. L’écoute pour lire est aussi grandement appréciée par les utilisateurs de téléphones intelligents, de tablettes électroniques et des nombreux utilisateurs d’ordinateurs. Tout comme le grossissement de caractères, la synthèse vocale est parfois comprise à l’achat d’un appareil informatique. Le logiciel JAWS qui n’est jamais inclus est grandement privilégié par les utilisateurs d’informatique dont la très basse vision rend la lecture en gros caractères très difficiles. Quant aux utilisateurs de braille, ils peuvent aussi utiliser le logiciel Jaws qui permet de lire le braille tout en ayant une synthèse vocale. Il est aussi possible d’emprunter un livre en braille à la BANQ. Il est à noter que le braille peut être lu sur papier ou sur informatique. On pourrait télécharger un livre numérique à la BANQ ou à INCA et le lire avec la plage tactile, un appareil informatique qui permet de lire du bout des doigts ce qui est à l’écran. Voilà un aperçu des moyens utilisés pour lire autrement. Chacun des modes de lecture aurait pu faire l’objet de ma chronique si j’avais voulu les détailler, mais j’ai préféré vous en exposer un résumé. Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à communiquer avec nous à l’APHV-BSL. Nous pourrons également vous diriger vers les services et les programmes gouvernementaux qui pourraient répondre à vos besoins individuels et qui souvent, sont offerts gratuitement parce qu’ils font partie des services de santé et des services sociaux parce que la lecture, ce n’est pas un luxe, c’est une nourriture essentielle.