Entrevue

LE PLAISIR DE VOYAGER MALGRÉ UN HANDICAP VISUEL

Par Virginie Breton

Dans le cadre de l’édition de l’été, nous avons rencontré madame Kathleen Canuel, membre de l’APHV-BSL, afin qu’elle nous parle du plaisir de voyager malgré un handicap visuel. Donc, voici un résumé de cette entrevue.

Tout d’abord, madame Canuel nous a décrit sa vision pour nous mettre en contexte. Elle a commencé à faire des décollements de rétine en 2002. Suite à d’autres décollements de rétine et plusieurs opérations, les médecins ont statué son invalidité en 2010. Son handicap visuel affecte plus particulièrement la lecture et la reconnaissance des visages. L’explication qu’elle donne aux autres est qu’elle voit un tronc d’arbre, mais qu’elle ne voit pas les feuilles. De plus, sa vision périphérique a été atteinte. Donc, elle voit comme dans un corridor.

Ensuite, madame Canuel nous a confié avoir eu peur de retourner en voyage suite à sa perte de vision. Ce dont elle avait le plus peur était de bousculer les gens en marchant à cause de sa vision périphérique.

Par la suite, elle nous a partagé ce qui l’a motivée à partir quand même. Elle a expliqué qu’en ayant un handicap visuel, le côté social est restreint. Donc, pour elle, voyager lui permet de sortir de son environnement quotidien. Également, le fait d’organiser ses voyages l’occupe beaucoup et la garde alerte. De plus, avoir un accompagnateur qui connait ses limitations et avoir développé des trucs rendent les voyages beaucoup plus agréables et moins stressants.

Malgré son handicap visuel, madame Canuel a continué à faire plusieurs voyages. Elle est rendue à sa septième croisière. Elle va principalement dans le sud. Elle est allée à Cuba, en République dominicaine, en Jamaïque, au Mexique, à Haïti et à St-Martin.

Elle a confié retirer énormément de plaisir à voyager malgré le fait qu’elle ne peut pas tout voir. Par exemple, elle explique qu’en croisière nous pouvons ressentir l’ambiance, manger de la bonne nourriture, écouter de la bonne musique et que, même si nous ne voyons pas le soleil, nous pouvons le ressentir sur notre peau.

Elle encourage les personnes handicapées visuelles à vivre leurs rêves et à voyager si cela les passionne. Elle a mentionné que les gens sont généralement respectueux et tentent d’accommoder le plus possible une personne ayant une canne ou une étiquette basse vision.

Merci Madame Canuel de nous avoir accordé cette entrevue et pour votre message d’espoir. Comme vous l’avez si bien dit, s’il est possible de voir autrement, nous pouvons voyager autrement!