Entrevue

Centre de prévention du suicide et d'intervention de crise du Bas-St-Laurent

Par Virginie Breton

Le 10 septembre dernier se tenait la journée mondiale de prévention du suicide. Pour l’occasion, nous avons eu la chance de réaliser l’entrevue avec M. Louis-Marie Bédard, directeur du Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-St-Laurent, qui est un organisme communautaire à but non lucratif. Ce milieu offre différents services de La Pocatière jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine 24h/24 et 7 jours/7.

Lors de l’entrevue, M. Bédard a pu expliquer la différence entre le centre à Rimouski et ceux à l’extérieur du Bas-St-Laurent. En effet, nous avons la chance d’avoir un organisme « deux en un » puisqu’à l’extérieur du Bas-St-Laurent, les centres de crise et les centres de prévention du suicide sont séparés. Les centres de prévention du suicide n’ont pas d’hébergement. Donc, avoir les deux en un permet d’avoir un milieu pour de l’hébergement autant pour les gens en crise que les personnes aux prises avec des idées suicidaires.

Cet organisme offre plusieurs services. Tout d’abord, il y a la ligne d’intervention où les gens peuvent téléphoner pour demander de l’information, parler de leurs inquiétudes pour leurs proches ou bien appeler pour soi-même quand ça ne pas bien. Ensuite, il y a l’hébergement qui peut être offert aux gens qui appellent et qui déterminent avec les intervenants qu’il serait bien qu’ils viennent au centre.

Également, le centre offre des formations tant aux intervenants qu’au grand public qui voudrait faire une « formation sentinelle ». Cette formation permet d’apprendre à détecter les signes avant-coureurs d’un suicide et de savoir comment référer une personne qui a besoin d’aide. De plus, il y a un service de « postvention » qui est un service d’aide pour les gens ayant perdu un proche par suicide. Des rencontres individuelles, familiales et de groupe sont offertes. Finalement, il y a le service « suivi-étroit » qui est pour les personnes qui ont des idées suicidaires très élevées et qui sont à haut risque de suicide, qui ont des rencontres individuelles plus rapprochées et plus serrées.

Le service d’hébergement de crise permet aux personnes qui vivent une situation de crise de résorber celle-ci avec l’aide d’intervenants sur place. Il est offert aux personnes qui ont besoin de prendre un temps pour elles, lorsqu’elles se sentent vulnérables ou seules avec leur détresse, quand rien de va plus ou qu’elles ont des idées suicidaires. Il faut que la personne soit volontaire et qu’elle puisse prendre sa médication de façon autonome, car ce n’est pas un hôpital. C’est une alternative à l’urgence.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les gens peuvent contacter le centre. Par exemple, si quelqu’un à des questionnements sur le suicide, si un proche ne va pas bien, si quelqu’un veut signaler une personne qui a des idées suicidaires pour que les intervenants prennent la situation en charge, si quelqu’un veut nommer qu’il a lui-même des idées suicidaires ou qu’il est en crise.

Il existe trois types de crises. Celle qui est la plus commune est la crise psychosociale. Ce type de crise peut être vécu par quelqu’un qui vit un divorce ou une séparation, lorsque quelqu’un vit un deuil ou la perte d’un emploi, lorsque quelqu’un vit une situation économique difficile, lorsque quelqu’un se sent délaissé par son réseau social, etc. Le deuxième type de crise est celle nommée pathologique. Cette crise est vécue par les personnes qui vivent avec un problème de santé mentale et qui peuvent avoir des épisodes pathologiques. Par exemple, quelqu’un peut faire de l’agoraphobie et, que malgré la prise de médication, la maladie prenne le dessus et que la personne vienne au centre pour recevoir de l’aide au lieu d’aller à l’hôpital. Le dernier type de crise est celle qui est psychotromatique. Cette crise survient quand quelqu’un vit ou a vécu quelque chose de traumatisant et qu’il a besoin d’aide pour passer à travers. Par exemple, cela pourrait être quelqu’un qui a été témoin d’un accident.

Cet organisme accorde une très grande importance à la confidentialité. En effet, il ne peut pas divulguer la présence de quelqu’un en hébergement ou l’appel de quelqu’un sur la ligne d’intervention sans l’accord de la personne concernée. Les notes au dossier d’une personne ne peuvent être transmises à un tiers sans l’accord de la personne concernée. Également, les employés du centre sont tenus au secret professionnel. Par contre, il peut avoir des situations d’exception où des informations peuvent être transmises à des personnes précises. Par exemple, des informations pourraient être transmises lorsque quelqu’un met sa vie ou celle d’une autre personne en danger.

Pour toutes autres informations ou pour toutes formes d’aides, vous pouvez le centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-St-Laurent au numéro sans frais le 1-866-APPELLE (1-866-277-3553).